Les rats envahissent la cité Curial
« Ma cité est une véritable déchetterie… Je ne comprends pas qu'en 2008 on puisse nous laisser vivre avec les rats sous nos fenêtres ! », s'étrangle Thierry Patron, un habitant de la cité Curial, dans le 19e arrondissement.
A ses pieds, sur le perron même de cette tour de dix-huit étages, un rongeur l'observe tranquillement. Depuis quatre mois, date du début de la rénovation du jardin de la cité, les rongeurs se sont installés et prennent de plus en plus de place. La situation est surréaliste. Dès la nuit tombée, pour rentrer ou sortir de chez eux, les habitants ne peuvent s'épargner de bien désagréables face-à-face. C'est ici, dans cette allée centrale qui mène rue de Crimée, que des milliers de gros rats noirs font régner la terreur. Précisément entre la rangée de poubelles et le chantier.
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La cité Curial est envahie par les rats, comme en témoigne cette photo des rongeurs, prise depuis la fenêtre d'un appartement.
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« Ces immondes rongeurs ont envahi tout le site », explique Carole, en serrant son petit garçon de trois ans. « Au début, ils se cachaient. Mais aujourd'hui ils sont partout. Sous les poubelles, dans les caves, sur le chantier, sur les murets à hauteur d'enfants ! C'est vraiment dangereux. » Du haut de son quatrième étage, une habitante observe les nuées de rongeurs grouiller.
Ils courent aux pieds d'une habitante
Au bout de l'allée, une baguette à la main, Assia (18 ans) rentre chez elle. Terrorisée par l'épreuve, elle s'élance en hurlant et non sans effectuer quelques sauts de cabri. Les rats courent à ses pieds. Le regard incrédule, sa voisine Kadidia ne comprend pas. « On ne peut même plus laisser les enfants jouer au bas de l'immeuble… C'est dingue, non ? »
Hier, l'Opac (Office public d'aménagement et de construction de Paris) ne répondait pas. Devant cette invasion, les habitants ont alerté à plusieurs reprises cet organisme HLM et la mairie de Paris. A ce jour, les plaintes sont restées sans suite. « Mais va-t-on laisser pourrir la situation, jusqu'à ce qu'un incident survienne ? » s'interroge Carole.
Delphine Perez, pour Le Parisien du 5 janvier (édition de Paris), photo DR
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