Des planches originales de la dessinatrice libanaise à la Bibliothèque Couronnes
Zeina Abirached, jeune dessinatrice d’origine libanaise, qui a participé le mois dernier à cette manifestation et dont cette histoire fait le tour du monde, vit à Paris depuis quatre ans. Elle nous offre, avec son dernier album Mourir, partir, revenir. Le jeu des hirondelles, un grand album de bande dessinée.
Inutile de la comparer, pour l’aborder, à sa « grande sœur » iranienne Marjane Satrapi. Ce parallèle est simpliste, paresseux, et Zeina Abirached mérite beaucoup mieux qu’une comparaison : elle est unique. Dans Le jeu des hirondelles, paru aux éditions Cambourakis, l’auteur retrace à travers des séries de dessins en noir et blanc, une nuit à Beyrouth dans l’enfer sourd et angoissant de la guerre du Liban. Elle dessine une géographie qu’on a peine à imaginer : quand un conflit rend le chemin qui sépare des enfants de leurs grands-parents, quelques rues, plus infernal que le plus dangereux des labyrinthes. Et restitue la tendresse, les liens de solidarité tissés au cœur de l’attente, la pudeur émanant des personnages, des voisins réunis lors d’une nuit de bombardement. Par son graphisme, son goût des séquences lentes et pleines de suspense, alternant répétitions et changements subtils dans les images, oui, Zeina Abirached est unique.
Raison de plus pour entrer de plain pied dans son œuvre à travers des planches originales issues de son premier album Catharsis (que l’on peut feuilleter en ligne), de son ouvrage autobiographique 38, rue Youssef Semaani et de sa dernière parution Le jeu des hirondelles.
F.A., d’après Paris EVous, photo Ministère de la Culture/Belles étrangères 2007
A lire, sur Systar, un entretien réalisé en 2006 avec la dessinatrice : première partie ici, deuxième là.
Bibliothèque Couronnes
66, rue des Couronnes (20e)
Tél. : 01 40 33 26 01
Jusqu’au 15 décembre
Les mardi, jeudi, vendredi : de 13h à 19h
Le samedi de 10 à 18 heures
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