Manifestation à Paris après le décès d'un jeune dans des circonstances contestées
Plusieurs centaines de personnes ont défilé en silence dimanche après-midi dans le 20e arrondissement de Paris pour exiger que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort, le 17 juin, d'un jeune homme alors que la police était présente.
Partis de la rue des Amandiers où résidait Lamine Dieng, 25 ans, les manifestants, au premier rang desquels la famille du jeune homme, ont cheminé jusqu'à l'hôtel de la rue de la Bidassoa devant lequel le jeune homme est décédé. Ils portaient une banderole sur laquelle on pouvait lire : « pour Lamine, mort entre les mains de la police ».
Le 17 juin, vers 04h00 du matin, la police avait été appelée pour un différend entre le jeune homme et sa compagne, dans une chambre de cet hôtel, situé non loin de son domicile.
Les policiers ont déclaré avoir découvert à leur arrivée le jeune homme en état de démence dans la rue, avant qu'il ne soit victime d'un malaise cardiaque et ne décède.
Des proches de Lamine Dieng défilent en silence, le 24 juin 2007 à Paris
Photo: Olivier Laban-Mattéi/AFP
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Pour Mouloud Aounit, président du Mouvement contre le racisme et pour l'amité entre les peuples (MRAP), présent dimanche aux côtés des proches du jeune homme, « il y a des zones d'ombre dans cette affaire : comment se fait-il que le corps du jeune homme ait été ressorti du fourgon de police (dans lequel il serait décédé selon la famille, NDLR), qu'il soit resté plusieurs heures sur la voie publique et que la famille n'ait été prévenue du décès que le lundi ? », a-t-il déclaré à l'AFP.
M. Aounit a fait part de son intention de demander dès lundi un rendez-vous à la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie et à celle de la Justice Rachida Dati pour obtenir des réponses à ces questions.
De son côté Fodé Sylla, membre du conseil économique et social et ancien président de SOS Racisme, demande au président de la République « de tout mettre en oeuvre pour que ses ministres de l'Intérieur et de la Justice apportent une réponse rapide pour que la famille de Lamine Dieng puisse entamer son deuil ».
Interrogée, la préfecture de police (PP) de Paris a indiqué dimanche à l'AFP que l'Inspection générale des service (IGS - la police des polices) avait « été saisie dès le jour de la mort du jeune homme » et « qu'une enquête était en cours ».
Une fois le cortège arrivé sur les lieux où le jeune est décédé, la famille a déposé une gerbe de fleurs et le père a remercié les personnes présentes.
Dans un communiqué (lire ci-dessous, note du ouaibemaître) Pierre Mansat, adjoint au maire de Paris, et Catherine Gégout conseillère de Paris (PCF), indiquent « qu'un comité de soutien très large s'est formé pour obtenir la vérité ».
© AFP
Le communiqué de Pierre Mansat et Catherine Gégout, tous deux élus du 20e.
Vérité pour LaminePlus de 500 personnes ont participé à une très émouvante marche silencieuse à Ménilmontant à la mémoire de Lamine Dieng. Pierre Mansat et Catherine Gégout étaient aux côtés de sa famille et de ses amis.
Lamine est mort à l'âge de 25 ans dans un car de police rue de la Bidassoa le 17 juin à 4h30 du matin. Que s'est-il passé ? Comment Lamine est-il mort? Pourquoi la famille n'a-t-elle été informée du décès que le 18 juin à 17h30 ?
La famille ne peut faire son deuil tant que ces questions ne trouvent pas de réponse.
Une enquête de l'IGS est en cours, un comité de soutien très large s'est formé pour obtenir la vérité et la justice sur la mort de Lamine.
Les élu(e)s communistes demandent que la lumière soit faite d'urgence et que la famille puisse disposer de toutes les informations sur la mort de Lamine.
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