Ménilmontant, mais oui madame...

Manifestation dans le 11e pour les sans-papiers

Quelque 150 personnes, selon la police, ont défilé

« Le prochain président devra prendre en considération le cas des sans-papiers car ils font partie de l'économie française », a déclaré à l'AFP Djibril Diaby, responsable du collectif des sans-papiers du 11e arrondissement de Paris.

Les manifestants ont scandé des slogans critiquant la politique de Nicolas Sarkozy.

Jean-Claude Amara, le porte-parole de Droits devant, a expliqué que « Les sans-papiers sont le gibier d'hommes politiques en mal de légitimité et ils sont une source d'exploitation pour le patronat ».

Les manifestants ont dansé place de la Batille, au son des tam-tams et chanté « Sans papiers, sans droits, écrasés par la loi » ou encore « La liberté pour tous ». Ils répondaient à l'appel de divers collectifs d'Ile-de-France.

Au bout de deux heures, ils ont rejoint la mairie du 11e où ils se sont dispersés dans le calme vers 19 h 30.

Certains portaient des casques jaunes et ont déroulé une banderole où était écrit : « Pour la régularisation globale de tous les sans papiers ».

Mohammed Mayouf, membre de la coordination 93, a estimé que « Royal dit qu'elle va régulariser au cas par cas alors ça ne change rien (…) Les candidats d'extrême-gauche, eux, sont pour la régularisation de tous », a-t-il poursuivi.

Jean-Claude Rongeras (France2.fr)
Photo © AFP-Stéphane de Sakutin

N.B. : Mme Royal et MM. Bayrou et Sarkozy sont opposés à une régularisation massive des sans-papiers.

Le nombre d’électeurs Français inscrits en Belgique a doublé

« La Libre Belgique » évoque une « droitisation de fin de campagne »

Selon le quotidien d’Outre Quiévrain « La Libre Belgique », les électeurs français inscrits sur les listes consulaires sont plus de 40 000, soit deux fois plus que pour l’élection présidentielle de 2002 (une hausse toutefois moins spectaculaire qu’à Montréal, comme indiqué à la fin de cet article).

« Cela représente une ville comme Dunkerque », commente le journal, évoquant le chiffre de 165 000 Français vivant en Belgique, dont 85 % à Bruxelles. C’est au Parc des expositions du Heysel qu’aura lieu le scutin pour les électeurs de Bruxelles-Capitale et des deux Brabant (le wallon et le flamand).

Sous le titre « Une issue très aléatoire », Bernard Delattre, correspondant permanent du quotidien à Paris, commentait dans l’édition du 20 avril la situation politique française en évoquant une « radicalisation de la droite jamais vue depuis l'ère Pasqua des années 80 ».

« La droitisation de fin de campagne de Nicolas Sarkozy, écrivait-il, le durcissement consécutif de son profil, et la virulence des attaques contre lui pourraient aussi effrayer à la dernière minute nombre d'électeurs de droite et le faire se tasser au bénéfice de Ségolène Royal, qui pourrait dans ce cas créer la surprise en remportant le premier tour comme Lionel Jospin en 1995. Du reste, chaque présidentielle ou presque a ménagé son lot de surprises, les Français détestant rien moins que de se voir dicter leur choix. » Le sujet dans son intégralité est disponible ici.

Le Blogue des correspondants parisiens de la « Libre Belgique » est hébergé en Belgique.

Hasard de calendrier : c’est, comme en France, le 10 juin qu’auront lieu les élections fédérales (législatives belges).

UDF cherche candidats à Paris

L'UMP porte la petite vérole, estime Michel Bulté !

Mais où sont passés les centristes ? A deux mois et demi des législatives, la liste des candidats UDF à Paris n’a toujours pas été rendue publique. A peine sait-on que Didier Bariani, président du groupe à la mairie de Paris, devrait se présenter dans son 20e arrondissement [21e circonscription, soit une grande partie du 20e, où se présentent notamment l'avocat UMP Raoul Delamare, l'avocate PS George Pau-Langevin et le Vert Laurent Boudéreaux, NDLR], Michel Bulté dans le 15e , Jean-François Pernin dans le 12e , l’avocat Mario Stasi dans le centre de Paris et Quitterie Delmas, 28 ans, nouvelle venue, dans 13e. Pour le reste, rien ne filtre, l’UDF étant peu prolixe sur le sujet. Une incertitude qui intrigue même les militants du groupe. « Ils peinent à trouver des volontaires, suppose-t-on dans l’entourage de l’UMP Françoise de Panafieu. Ils en sont réduits à tenter d’enrôler des anciens tibéristes et des dissidents de l’UMP comme René Galy-Dejean. » L’information est démentie. « A 8 % pour Bayrou dans les sondages, on ne trouvait pas forcément de candidats, rétorque Michel Bulté. A 20 %, ce n’est plus le cas. » Quant à la possibilité de recruter des UMP ? « Pas question, dit-il. Ils portent la petite vérole. » De son côté, Bariani évoque une centaine de candidats potentiels sur Paris pour 21 circonscriptions. « L’effet Bayrou », dit-il. Alors pourquoi attendre pour révéler leurs noms ? « Nous nous concentrons sur la présidentielle. La liste sera publiée après le 1er tour. » Il restera alors cinq semaines pour faire campagne. Court, très court.

Tablant sur un bon score de son leader aux prochaines élections, l’UDF espère se transformer en grand parti démocrate et ouvrir ses rangs à des transfuges d’autres formations. D’où la nécessité de réserver des places à ces nouveaux convertis. Une alliance avec les Verts et le PS serait envisagée. « Des élus verts du conseil régional ont été approchés par des élus centristes, affirme Sylvain Garel, élu écolo du 18e. Des contacts informels pour parler de possibles listes communes aux législatives. »

© Vincent Monnier (ParisObs du jeudi 29 mars 2007)

Les femmes et le droit de vote

Il n’y a pas 65 ans que les Françaises peuvent voter

Le 21 avril 1944, la France accorde le droit de vote et d’éligibilité aux femmes et aux habitants des colonies (les militaires ne l’auront que le 17 août 1945, les 18-21 ans en 1974 et les étrangers originaires de l’Union européenne, pour certains scrutins, en 1992). Les femmes useront de ce droit pour la 1ère fois aux élections municipales du 29 avril 1945.

Les hommes non militaires et résidant en France avaient accès au suffrage universel depuis 1848, presque un siècle plus tôt. Le suffrage universel avait été adopté (pour les hommes) en 1799 pour un retour au suffrage censitaire en 1815.

Avocate guadeloupéenne, Gerty Archimède fut députée de la Guadeloupe de 1946 à 1951. Une rue porte son nom dans le 12e.

La France est ainsi l'un des derniers pays d'Europe a avoir accordé le droit de vote et d'éligibilité aux femmes, juste avant l'Italie, la Belgique, la Grèce et la Suisse. Même la Turquie, qui est à 5 % de son territoire en Europe, avait donné le droit de vote aux femmes en 1934. Pour mémoire, le Royaume-Uni et l’Allemagne avaient donné le droit de vote aux femmes en 1919. Le mois dernier, France 3 avait diffusé La française doit voter !, rappelant le combat à l'Assemblée nationale française.

Il faudra attendre 1974 pour qu’une femme se présente à la présidence de la République. Il s’agissait d’une modeste employée d’une banque nationalisée à la Libération ; cette femme, aujourd’hui retraitée, se présente pour la sixième fois à la Magistrature suprême et détient ainsi le record de présentations. A la Présidentielle 2007, un tiers des candidats sont des candidates (contre un quart en 2002), soit quatre. Fin 2005 on pronostiquait deux. Et l’une d’elles est donnée par la majorité des sondeurs comme en position d’éligibilité.

A l’Assemblée nationale française, 12,2 % des élus sont des femmes, ce qui place la France au 80e rang des nations… devant (pour l’Europe) l’Italie (11,5 %) et Malte (9,2 %). Les trois pays où les femmes sont le plus représentées à l’assemblée sont le Rwanda (48,8 %), la Suède (45,3 %) et la Norvège (37,9 %), selon l’Union interparlementaire (chiffres de 2005), qui se réunit samedi prochain en Indonésie (ordre du jour ici).

• Sur le suffrage universel à la française, lire l’article d’Alain Garrigou dans le « Monde diplomatique » d’avril 1998.

• Sur la place des femmes dans la vie politique française, lire « Les femmes et la politique française », de Véronique Helft-Malz , Paule-Henriette Lévy (Paris : PUF, 2000 ; 128 pages ; Que sais-je ? ; n° 3550), dont une fiche de lecture est ICI.

• Sur les disparités hommes-femmes (pas uniquement en politique), lire « Dis maman, c'est encore loin l'égalité ? », par Isabelle Alonso (1999).

• Pour mieux comprendre les enjeux du scrutin de demain (qui a lieu ce samedi dans une partie de l’Outre-mer), lire Le Dossier du mois de l’encyclopédie Universalis.

Fabien Abitbol

And the winner is…

Un photographe de l’AFP reçoit le prix Bendrihem 2007

Le 4 avril 2007, le photographe français Olivier Laban-Mattei, de l'AFP, a reçu le premier prix Bendrihem 2007 (voir la remise de la distinction sur le site du ministère des Affaires étrangères) pour une photo montrant Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur et pas encore candidat à la présidence de la République, en plein entretien avec les journalistes, lors de l'université d'été de l'UMP (septembre 2006), à laquelle participaient des pipoles.

Ce prix a été inauguré en 1996, en hommage au photographe de l’AFP, Georges Bendrihem, décédé dans un accident de voiture en Tunisie alors qu’il réalisait un reportage sur le voyage officiel du président Jacques Chirac, élu l’année précédente. Depuis, il récompense annuellement la meilleure photographie d’une personnalité européenne.

Décerné à Paris les premières années, le prix Bendrihem a été remis à Rome en 2004, à Berlin l’année suivante, puis à Madrid en 2006, afin d’accroître la dimension européenne du prix. Le 4 avril 2007, il était de retour à Paris.

La cérémonie a eu lieu dans les salons du Press Club, en présence de Catherine Colonna, ministre déléguée aux Affaires européennes, Pierre Louette (détaché de la Cour des comptes, cet ancien membre du cabinet Balladur de 1993 à 1995 a, ce mois-ci, été fait Chevalier de la Légion d’Honneur), Président-Directeur général de l’Agence France-Presse, et du couturier et photographe, Karl Lagerfeld, président du jury 2007.

Afin de remettre le prix, le jury, composé de personnalités du photojournalisme, a dû choisir parmi 200 photographies d’hommes et de femmes politiques européens, prises par 90 candidats de douze nationalités différentes.

Un diaporama est en ligne sur le site de linternaute.com (visionner ici).

D’après [email protected]
Photo © Olivier Laban-Mattéi

La campagne officielle est close pour le premier tour

Elle s’est terminée à minuit en France métropolitaine

La campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle a pris fin vendredi à minuit, le scrutin débutant dimanche à 08H00 en métropole.

La clôture de la campagne implique l'interdiction de diffuser des « messages ayant le caractère de propagande électorale » sur les radios et télévisions.

La publication de sondages, d'estimations ou de commentaires « par quelque moyen, que ce soit » est interdite de même que la diffusion d'informations sur les résultats avant la fermeture des derniers bureaux de vote dans l'ensemble du territoire métropolitain, dimanche à 20H00. Cette interdiction s'applique également aux sondages déjà publiés auparavant.

Lire la suite de la dépêche d’agence en cliquant ici.

Mise à jour du 21 avril 16h30 :

Une lectrice attentive m'ayant signalé que le lien précédent avait été « cassé » (il s'agissait d'un lien du Parisien renvoyant sur l'AFP), voici une autre dépêche de l'AFP sur le même sujet.

La "casse" de ce lien est d'autant plus surprenante que des sites français (celui du « Monde » notamment) ont ce matin publié des sondages, alors que là pas un seul chiffre ne figurait.

De drôles de candidats !

Un sympathique diaporama du Figaro

« Le Figaro » a publié quelques heures avant la fin de la campagne officielle du premier tour quelques photos amusantes.

Pour les voir, cliquer ici, puis faire défiler le diaporama avec le mulot. Si vous n'y arrivez pas, faites un stage à compter de la semaine prochaine. Certaines personnes auront davantage de temps pour s'occuper de vous…

Jean-Marie Le Pen devancerait François Bayrou

« Le Parisien » donne le patron du FN comme troisième homme…

Dans un sondage exclusif paru ce vendredi soir, peu après 21 heures, « Le Parisien » donne François Bayrou en quatrième position (juste derrière Jean-Marie Le Pen) et avec un taux d’abstention de 19 %. Les deux qualifiés seraient M. Sarkozy et Mme Royal, qui seraient au coude à coude au second tour, avec un taux d'abstention supérieur de deux points.

Lire ici les détails et la fiche technique de ce sondage.

Giscard rappelé à l’ordre

L’ancien président de la République n’a pas respecté son devoir de réserve

Dans un entretien au « Parisien/Aujourd’hui en France » publié le 19 avril, M. Valéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République, donc membre de droit du Conseil constitutionnel, annonçait son soutien au candidat Nicolas Sarkozy et reprochait à François Bayrou « d’entretenir l’incertitude, de flotter dans le vide entre des politiques évidemment différentes, et de s’appuyer sur des majorités impuissantes et fragiles ».

Réunis le jour même en séance plénière, les Sages (dont le nouveau président est M. Jean-Louis Debré) ont rappelé que cette obligation de réserve concerne tous les membres du Conseil constitutionnel, « y compris les membres de droit ». Ils ont donc considéré que VGE n’avait « pas respecté l'obligation de réserve à laquelle sont astreints » les membres du Conseil.

Pour sa part, Mme Simone Veil avait attendu de ne plus siéger rue de Montpensier pour soutenir Nicolas Sarkozy…

Un devoir de réserve qui n’a pas été opposé à Mme Martine Monteil (la patronne de la police judiciaire) lorsque, début février, elle avait rendu un hommage appuyé et public au « courage » ainsi qu'à « l'énergie » de M. Sarkozy (son ministre de tutelle de l'époque) et lui avait souhaité un « grand succès ».

F. A.

10 000 Parisiens auraient été rayés des listes électorales par erreur

Les tribunaux d’instance seront ouverts dimanche, indique l’Obs en ligne

Un certain nombre de Français résidant à l'étranger, parmi lesquels 10 000 Parisiens, ont été rayés des listes électorales. Mis en cause, le ministère des Affaires étrangères « n'a pas connaissance du problème ». Selon le service central des élections de la Mairie de Paris, le ministère des Affaires étrangères serait à l'origine d'une erreur qui pourrait empêcher des milliers de personnes de voter dimanche. Contacté par nouvelobs.com, le Quai d'Orsay affirme de son côté n'avoir pas « connaissance d'un tel problème ».

A chaque scrutin, le Quai d'Orsay doit transmettre le fichier des Français inscrits pour voter à l'étranger, dans les consulats ou les ambassades, afin que ces électeurs soient supprimés des listes électorales de leur lieu de résidence en France. Mais, pour cette élection présidentielle, le ministère aurait commis une erreur, en transmettant le fichier de l'ensemble des Français résidant à l'étranger à la place du fichier des seuls inscrits pour voter à l'étranger. Soit un nombre beaucoup plus important de personnes. A Paris, quelque 10 000 électeurs pourraient ainsi être privés de leur droit de voter.

Recours

Selon le service central des élections de la Mairie de Paris, le ministère n'a pas été en mesure de transmettre le bon fichier, malgré les réclamations effectuées depuis quatre semaines [le ministre de l’Intérieur, garant de la sincérité du scrutin était alors encore M. Sarkozy, NDLR].

Les services des élections ont pour mission de contacter, par courrier, les électeurs retirés des listes afin de les informer de leur radiation. Les électeurs concernés peuvent alors déposer un recours devant le tribunal d'instance s'ils veulent se refaire inscrire immédiatement sur les listes.


Lundi, à Paris, seuls 574 personnes s'étaient manifestés pour déposer un recours. Ils ont été réinscrits immédiatement, après que la mairie et le tribunal d'instance compétents ont donné leur aval. Pour tenter de rectifier ce problème, les tribunaux d'instance seront ouverts dimanche toute la journée.


Le Quai d'Orsay n'est pas au courant


Joint vendredi en fin d'après-midi par téléphone, un membre du ministère des Affaires étrangères a affirmé à nouvelobs.com ne pas « avoir connaissance d'un tel bug ». Selon lui, la liste électorale consulaire (qui recense les électeurs français votant à l'étranger) a bien été transmise, sans erreur, à l'Insee. Cet organisme est en effet chargé de confronter la liste consulaire à l'ensemble des listes électorales de chaque commune afin d'éviter les doublons.


Selon le Quai d'Orsay, « il n'y a pas eu de bug dans la transmission à l'Insee ». En revanche, « il est possible que quelques erreurs se soient produites en raison d'homonymes ou d'autres problèmes ». En outre, « ce sont les gens eux-mêmes qui doivent bien penser à se faire radier de la liste consulaire quand ils reviennent vivre en France, ce qui n'a peut-être pas été fait dans certains cas ».

Nouvel Obs en ligne

Par ailleurs, en début d’après-midi, on apprenait sur Europe 1 que, dans certaines enveloppes électorales arrivées chez des Français résidant aux Etats-Unis, il manquait quatre professions de foi. Les quatre identiques (Mmes Buffet, Royal, Laguiller et M. Villiers).

Mais il semble que la profession de foi de M. Schivardi, elle, a été distribuée aux Etats-Unis alors que, matériellement, elle ne pouvait pas arriver dans l’Outre-mer français (la livraison suite à la réimpression a été trop tardive). Comment peut-on arriver à expédier un courrier à Miami et pas à Pointe-à-Pitre ? Qu’est devenue la continuité territoriale ? A ce train, la marche du 28 avril du Collectif Dom (de République à Nation) pourrait faire recette… Déjà, depuis ce matin 4h15, heure de Paris (officiellement ça aurait dû être à 6h00, soit minuit heure locale), les radios et les télévisions sont muettes ou partiellement censurées, comme le confirme Eddy Nedeljkovic dans cette dépêche.

A cela, il convient bien entendu d’ajouter la polémique sur les machines à voter, qui n’a pas atteint que Issy –les-Moulineaux, mais tout un fournisseur.

A Amiens (Somme), les machines ont été supprimées.

F. A.