C’est du moins ce qu’il a prévu…
Depuis quelque deux semaines, l’ancien ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire n’arrête pas de nous dire qu’il croit qu’il sera au second tour de la Présidentielle, mais qu’il n’y a rien de sûr. Maintenant, on sait qu’il nous ment et qu’il sera au second tour : il a en effet prévu d’expliquer (ou plutôt de faire expliquer) son projet fiscal le mercredi 25 avril, soit trois jours après le premier tour !
Le fisc expliqué à certaines catégories, on connaissait (ça se rapproche du poujadisme à la papa, mais c’est de la « rupture tranquille »). Johnny Hallyday avait en son temps dit qu’il avait été bien conseillé et que M. Sarkozy (ancien ministre d’État, ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie du gouvernement Raffarin 3 en 2004) lui avait dit en substance « vas-y coco » pour son exil en Suisse. On a connu plus récemment le fisc raconté aux sportifs, dont Philippe Candeloro a expliqué ici (sur la Net TV à la gloire de Nicolas Sarkozy), en 3 minutes 40 tous les avantages.
Mais le fisc expliqué aux contribuables ? Qu’en sait-on au juste ? Sait-on que, pour baisser les impôts (des riches) et sous couvert de « simplification » administrative, les moins fortunés, les plus pauvres même, vont être imposables (s’ils sont célibataires sans enfant) ? C’est déjà le cas sur les revenus de 2006. Même pas besoin de gagner le Smic à temps plein. Avec 800 € nets/mois, un célibataire sans enfants est déjà dans la tranche n°1 (celle taxée à 5,5 %).
Alors, si vous voulez savoir ce que M. Sarkozy vous mijote pur les cinq années à venir, il n’y a pas trente-six solutions. Soit vous votez contre lui, soit vous êtes obligés de le qualifier pour le second tour, afin que, le 25 avril, son conseiller Eric Woerth (par ailleurs mandataire financier de l’UMP et ancien secrétaire d`État de la réforme de l`État) vous explique tout ce que le grand chef de l’UMP a prévu en matière de fiscalité : ISF, TVA, Impôt sur le revenu, successions, assurance-vie sont au menu de ce débat.
Ceux qui ont peur des machines à voter ont peut-être désormais compris pourquoi M. Sarkozy (qui a pré-organisé les élections avant de laisser son poste à M. Baroin) est certain d’être au second tour.
Reste à lui donner tort dès le dimanche 22 avril et à faire en sorte que le débat sur « Challenges » n’ait pas lieu. Et donc en votant contre M. Sarkozy.
André Léger
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