Le « journal de la rupture » appartient au groupe Bolloré et au Monde
Comme l’avait annoncé le 1er février la lettre confidentielle PresseNews, éditée par le Groupe Développement Presse Médias, un nouveau journal gratuit sort ce matin, portant à quatre le nombre de journaux gratuits en France, après :
• « 20 Minutes » (distribué le matin), dont le directeur de la rédaction est Frédéric Fillioux, correspondant du Monde en Nouvelle-Calédonie dans les sombres années 80, puis journaliste à Libération (il avait été « rapatrié » car la rédaction du quotidien du soir craignait pour sa vie, alors que le correspondant du Monde à la Guadeloupe, André Léger, avait été pour sa part négligé par la rue des Italiens, bien que soumis à des menaces et à de virulentes attaques) ; « 20 Minutes » est édité par un grand groupe norvégien et par le plus grand quotidien français ; il est édité en 27 versions à ce jour ;
• « Metro » (distribué le matin), édité par un groupe suédois tenu par des Fonds d’investissement, et qui, de Hong Kong à Londres, compte à ce jour dix éditions locales françaises ; Metro fêtera ce mois-ci ses cinq années d’existence ;
• « Direct Soir » (qui comme son nom l’indique sort l’après-midi), dont les mentions légales sont ICI et que l’on peut également télécharger en PDF, « Direct Soir », lancé en juin dernier, appartient au milliardaire proche de Nicolas Sarkozy Vincent Bolloré, directeur du fonds d’investissement du Groupe Bolloré, et par le Groupe La Vie-Le Monde ; il est distribué dans quinze villes françaises,
Voici donc celui qui devrait se présenter comme « le journal de la rupture », et que l’on peut télécharger ici.
Avant qu’il n’entre dans les archives payantes, voici l’article publié le 1er février par Press News :
Matin plus voit rouge le 6 févrierComme Presse news l’annonçait dans son numéro 293, le quotidien gratuit du matin, réalisé en partenariat par les groupes Bolloré médias et Le Monde, sortira bien dans la première quinzaine de février, le mardi 6 très exactement, chiffre fétiche de Vincent Bolloré (il avait démarré son gratuit Direct soir le 6 juin 2006). Le nouveau titre, dont la couleur dominante sera le rouge, se prénommera finalement Matin plus, comme l’a indiqué La Correspondance de la presse, et sera la tête de pont parisienne du réseau Ville plus (cinq quotidiens régionaux gratuits) destiné à couper l’herbe publicitaire sous le pied des deux gratuits 20 minutes et Métro. La rédaction de Matin plus (une vingtaine de journalistes) sera co-dirigée par Pascal Galinier (pour les pages fournies par Le Monde) et Serge Nedjar, directeur délégué de Direct soir (il a également lancé en février 2005 le mensuel de coaching pour adolescentes, Kotchup). Christian Studer, rédacteur en chef de Direct soir, et un temps pressenti pour le même poste sur Matin plus, devrait finalement occuper une fonction moins opérationnelle, selon une source interne. Matin plus, dont la maquette a été réalisée sous la houlette de Stéphane Schmaltz (partner d’Euro RSCG C&O, Havas-Bolloré), comportera 28 pages divisées en cinq séquences (Paris Ile-de-France, France, Monde, Sport, Loisirs-télévision), les trois premières bénéficiant de pages fournies clés en main sous le label Le Monde et Courrier international (Presse news N° 293). Tiré à 350 000 exemplaires en format demi-berlinois à l’imprimerie du Monde à Ivry (94), le nouveau quotidien se veut « informatif, neutre et généraliste » et privilégiera les photos et les articles courts, en dehors des pages du Monde destinées à crédibiliser l’ensemble.
« Matin plus » est conjointement édité par le Groupe Le Monde et le Groupe Bolloré… Il est édité à Puteaux (92).
Quant au « Figaro », principal quotidien de la Socpresse, propriété à 100 % (depuis juin 2006) de l’industriel et députéSerge Dassault (qui a pris la relève de Robert Hersant, décédé il y a dix ans), il avait également un projet de gratuit, mais selon Frédéric Cassegrain, entre autres directeur de TV Hebdo (1 765 456 exemplaires diffusés chaque semaine en 2005 selon les chiffres de l’ OJD), il y a renoncé « pour le moment ».
Même dans les gratuits, le pluralisme de la presse n’est pas au goût du jour… Il n’est bien entendu pas interdit (quelles que soient ses opinions politiques) de signer la pétition initiée il y a trois ans par « L’Humanité », même si l’on ratisse large en se référant à Jaurès ou à Blum à Saint-Quentin, dont le ministre de la Santé est Conseiller général, tout en prônant une politique libérale et que l’on « ratisse » ainsi ouvertement à gauche en se présentant à la Magistrature suprême, comme on le remarque Outre-Atlantique… Ce doit être la « rupture tranquille… » !
Fabien Abitbol
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Mise à jour de 12h30
MatinPlus: les créateurs se félicitent d'avoir fait un "journal de rupture"Le 06/02/2007 à 07:15
Le Monde et le groupe Bolloré se sont félicités mardi, lors d'une conférence de presse commune, du démarrage de leur quotidien gratuit du matin en Ile-de-France, MatinPlus, estimant avoir fait un journal "en rupture" avec l'offre éditoriale de Metro et 20 Minutes.
"Il nous semblait que sur l'Ile-de-France, il était assez difficile de faire face à la concurrence de Metro et de 20 Minutes et que la seule façon d'avancer était de faire un journal de rupture, c'est-à-dire dans lequel il y ait vraiment un plus, une qualité rédactionnelle nouvelle", a expliqué Vincent Bolloré.
L'homme d'affaires a affirmé que le premier numéro "s'était arraché", bien que les groupes n'aient pas fait beaucoup de publicité autour de son lancement, car ils n'étaient "pas certains du jour de sortie".
La quasi-totalité des 350.000 exemplaires ont été distribués avant 08H45, a-t-il ajouté, se disant "très heureux".
"Certains diront que c'est un journal qui va mettre du temps avant de trouver son équilibre financier. On parle de cinq, six, voire de sept ans. Mais le groupe a l'habitude de travailler sur la durée", a-t-il assuré.
M. Bolloré a indiqué que MatinPlus coûtait 22 millions d'euros par an, "avec l'objectif d'arriver à l'équilibre la sixième année".
"Il s'agit d'une bonne alliance", a souligné le président du groupe Le Monde Jean-Marie Colombani, estimant que MatinPlus s'inscrivait "dans une stratégie qui vise à pérenniser nos journaux".
Rappelant que le groupe Le Monde détenait plusieurs quotidiens régionaux, M. Colombani a "jugé normal de s'être porté candidat" lorsque les journaux du réseau Ville Plus avaient exprimé la nécessité de trouver un correspondant à Paris.
"L'aventure part bien. C'est une façon pour le Monde d'être exposé et de donner envie à un certain nombre de lecteurs d'aller vers le Monde", a-t-il estimé au cours de cette conférence de presse à laquelle participaient également les représentants des quotidiens régionaux appartenant au réseau Ville Plus.
MatinPlus, lancé mardi, est détenu à 70% par Bolloré et 30% par Le Monde, mais ce dernier dispose d'une option pour remonter à 50%.
La rédaction du quotidien est composée du "desk" de 80 journalistes qui travaillent aussi pour la chaîne Direct 8 et le quotidien du soir Direct Soir, renforcé par quinze embauches. Une équipe de six personnes au Monde seront dédiées au quotidien, a précisé M. Bolloré.
MatinPlus est la tête de pont parisienne du réseau de gratuits Ville Plus créé par cinq quotidiens régionaux pour faire face à l'arrivée de Metro et 20 Minutes en 2002.
M. Bolloré a affirmé que "le club était ouvert" et a indiqué qu'il étudiait le lancement en solo d'un quotidien gratuit sur l'arc atlantique, qui serait baptisé "Bretagne Plus".
AFP
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Mise à jour du 10 février
Un sujet étant paru dans « Libération », il a été commenté par Philippe Lançon sur son blogue.
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