7ici que ça se passe

Entre Dati et Fillon, @alainlambert

Doté depuis une quinzaine d’années d’un pied-à-terre parisien au bon endroit (et y acquittant des impôts locaux), Alain Lambert, ancien ministre du Budget sous les gouvernements Raffarin, précise sa candidature aux législatives de 2012… à Paris, dans la deuxième circonscription, briguée par Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, et François Fillon, qui a renoncé à se représenter dans la Sarthe, après trente ans de mandats.

Conseiller maître à la Cour des comptes depuis octobre 2010, Alain Lambert avait alors abandonné son mandat de sénateur de l’Orne, laissant son fauteuil vacant jusqu’au renouvellement du 25 septembre 2011. Sa candidature se veut «départager» à droite celles du Premier ministre et de la députée européenne.

Il s’agira, relevait le BQ du 17 novembre, de la «première “tweetcampagne” de France», basée sur l’inédit, l’originalité et l’humour.

La "tweetcampagne" se passe pour l’instant sur un compte twitter dédié (@tweetparis2elec, ouvert le 24 octobre 2011) et sur un blogue spécifique, lancé début novembre.

Le compte twitter de l’ancien ministre, lui (@alainlambert), est toujours “protégé” [les messages ne sont lisibles que par les 6750 abonnés], depuis qu’un localier de Ouest-France a raconté une tranche de vie dominicale de son propriétaire, en dénaturant l’essentiel. Il n’en reste pas moins actif, et toujours courtois. Il a ouvert son compte en juin 2009.

«Les enfants politiques de Sarkozy sont encore plus mal élevés que lui», avait commenté Alain Lambert voici deux semaines dans un entretien à Libération, où il expliquait son intention de se présenter.

«Je pense que, si j'avais été un homme […] jamais je n'aurais été traitée de cette manière», a estimé Mme Dati sur Canal+ dimanche, accusant François Fillon d'avoir choisi cette circonscription «pour des raisons de confort personnel».

Dans un entretien au Figaro, l’ex-premier ministre Edouard Balladur a donné le 20 novembre sa position sur les législatives parisiennes: «À droite comme à gauche, à Paris, le parachutage n'est pas une pratique rare. Dans la circonscription dont il s'agit, les députés sortants ne se représentent pas, je ne vois pas où est le problème. Depuis quelques mois, la droite parisienne n'a pas donné une image d'unité et de sérénité. Je soutiens l'action de Philippe Goujon qui a pris ma suite dans la 12e circonscription dont j'ai été l'élu durant vingt ans, pour y rétablir l'harmonie.» Une façon claire de soutenir François Fillon, qui n’a aucun ancrage parisien, puisque élu dans la Sarthe depuis 1981, tandis que Rachida Dati est élue à Paris depuis 2008.

F. A., photo: Alain Lambert sur son compte twitter

Gérard Lavalette expose aux Abbesses

Gérard Lavalette, le photographe de l'est parisien, passe le week-end du 18 au 20 novembre aux Abbesses, à La Panse de l'Ours, l'atelier de Gérard Laurent.

Gérard Lavalette, c'est Ménilmontant, Belleville, les quartiers, les gens, les échoppes, toute une ambiance que certains voudraient ravir à ses habitants… c'est d'actualité, hélas.

Cette fois, c'est lui qui “exporte” une partie de sa production, et qui se parachute ailleurs que sur son blogue ou sa galerie flickr.

C'est dans le cadre des portes ouvertes des Ateliers de la Panse de l'Ours (voir ici), eux-mêmes ouverts jusqu'à dimanche 20 novembre dans le cadre plus général, pour celles et ceux qui ont le temps de flâner, de Anvers aux Abbesses (plan détaillé par là).

F. A., Ill.: Gérard Lavalette par Cabu, le 10 novembre 2011

Morts de la rue : hommage d’hiver

Un hommage est organisé le 6 décembre dans le 11e arrondissement, en mémoire des 175 personnes décédées depuis le mois de mai, annonce le Collectif des morts de la rue sur son site Internet.

Ces 175 victimes recensées s’ajoutent à celles pour lesquelles le Collectif avait organisé la réunion de juin, dans le 20e arrondissement, au nombre de 253.

253 au premier semestre, 175 au second semestre, soit 428 au total en un an, uniquement pour les personnes recensées par le Collectif. Au-délà des chiffres, supérieurs d’une dizaine à l’année précédente, il s’agit de personnes précarisées, exclues, broyées, ou marginalisées…

L’âge moyen des personnes décédées dans la rue est de l’ordre de cinquante ans, inférieur d’une trentaine d’années à l’âge moyen de la mort d’une personne ayant un toit en France.

Ce rassemblement, qui aura lieu le mardi 6 décembre 2011 à 19h Place Léon Blum (mairie du 11e, Métro Voltaire), coïncidera avec les cinq ans du discours de Nicolas Sarkozy annonçant un objectif de «zéro SDF», deux ans après son élection, au cas où il serait président.

Une femme accouche dans la rue, son enfant meurt

«Une honte», a commenté ce mercredi matin Eva Joly sur le réseau social twitter, en apprenant la mort la veille d’une fille à Paris, dans le 14e arrondissement, que sa mère venait de mettre au monde dans la rue.

Selon la Ville de Paris, le couple était âgé de 39 ans, pour l’homme et 38 ans pour la femme, et les deux étaient nés en France. Il vivait depuis peu sous une tente, rue de l'Observatoire a précisé le Collectif des Morts de la rue.

Le décès du nouveau-né a été constaté mardi 1er novembre à 13h50, selon la police, après une intervention des Pompiers de Paris et du Samu.

Le Service de protection des mineurs de la Police judiciaire a été chargé de l'enquête.

Au 21 octobre 2011, le Collectif comptabilisait 280 personnes décédées dans la rue depuis le début de l’année en France.

Voulez-vous coucher avec moi…

Quatre jeunes blondes du groupe FEMEN ont organisé ce lundi 31 octobre un “happening” Place des Vosges, devant le domicile de Dominique Strauss-Kahn, voulant attirer —et c’est réussi— les médias sur les supposés agissements de l’ancien patron du FMI.

Les «sextrémistes», comme les appelle Le Matin, qui signalait en fin de semaine leur arrivée en Helvétie, avaient prévu d’aller à Paris, Rome et Vienne.

Après avoir entonné le refrain de Patti La Belle dans Lady Marmalade («Voulez-vous coucher avec moi, ce soir?», vieux de plus de trente-cinq ans tout de même…), Anna (27 ans), Sasha (23 ans), Inna (21 ans) et Levgeniia (23 ans) ont enlevé le haut devant les badauds et les médias.

La police a contrôlé leur identité, signale le site Internet du Matin, qui suit l’affaire de près à Paris, et avait pris les choses en main depuis La Chaux-de-Fonds.

F. A., photo Charly Rappo, Le Matin

Travailler plus pour picoler plus

Cette nuit, changement d’heure, passage à l’heure d’hiver. L’occasion pour les couche tard de traîner une heure de plus au bistro.

Contrairement à ce que propagent la plupart des médias, comme ici, cette nuit, nous n’allons pas tous «dormir une heure de plus». Beaucoup vont bosser. Que ce soit dans les hôpitaux, dans la police, chez les pompiers, ou… dans les bistros.

Car, en 2009, la préfecture de police avait décidé de fermer les yeux. Et que les rades pouvaient fermer à «2 heures de la nouvelle heure», comme disait si joliment la femme du patron de l’Académie de la bière.

Une ordonnance préfectorale du 1er juin 1948 prévoit à Paris la fermeture des bars et restaurants à 02h00. Sauf dérogation. Or une dérogation, il y en a par exemple une valable les vendredis et samedis soirs à La Mercerie, et jusqu’à 3h du matin. Très pratique pour savoir, cette nuit, quand il sera réellement trois heures!

Quant aux travailleurs, rien n’est prévu dans le Code du Travail quant à leur rémunération. Certains picolent, d’autres trinquent. L’heure du «travailler plus pour picoler plus» est arrivée.

C’est l’inverse pour le passage à l’heure d’été, quand d’autres «dorment» une heure de moins…

F. A., photo: à La Mercerie, dans le 11e, on bossera une heure de plus cette nuit

Régularisation en cours : un mois de fermeture!

Le Tarmac, restaurant du 33, rue de Lyon, a enfin rouvert vendredi 14 octobre, après un mois de fermeture administrative. Motif: des fonctionnaires de police avaient trouvé en cuisine, à l’approche de l’été, un salarié en situation irrégulière dont le dossier de régularisation avait été déposé en préfecture deux semaines plus tôt.

Vincent Meillon, qui tient Le Tarmac depuis six ans, se souviendra sans doute longtemps de cette descente de police, en plein service, un soir de juin. Parmi ses employés se trouvait en cuisine un étranger qui, aux yeux de la législation française, se trouvait en situation irrégulière.

Aux dires du gérant de l’établissement, ce cuistot, embauché en mai 2010, avait présenté des papiers au nom d’un proche. Mais Vincent, apparemment de bonne foi, ne savait pas qu’il lui revenait, en tant qu’employeur, de procéder lui-même au contrôle d’identité de l’impétrant. Une disposition entrée en vigueur peu de temps auparavant, et visant essentiellement les secteurs de l’intérim et du BTP, mais aussi la restauration.

Les fonctionnaires, eux, n’ignoraient sans doute pas que, deux semaines plus tôt, un dossier de demande de régularisation avait été déposé en préfecture par cet employeur pour ce salarié. Car le “pot-aux-roses” avait été découvert et le gérant, satisfait de son employé, souhaitait le conserver dans ce restaurant à la carte assez variée.

Trois mois plus tard, après la période des congés d’été du personnel, la sanction tombait: un mois de fermeture administrative pour le restaurant, et 1500€ d’amende pour le gérant.

Comme quoi, l’aide au séjour —dont Eric Besson du temps où il avait en charge l’Immigration affirmait qu’elle n’était pas punie— l’est encore. Comme le prévoit l’Article L 622-1, Vincent risquait à titre personnel un emprisonnement de cinq ans et 30 000€ d’amende.

Sanction immédiate, notifiée le 13 septembre, à effet au 14 septembre. Et assortie d’une obligation d’affichage sur l’établissement du motif de fermeture.

Ne souhaitant pas se laisser faire, Vincent réplique par un référé administratif, à l’aide d’un avocat spécialisé en droit administratif. En vain. La fermeture d’un mois est maintenue.

Une sanction lourde attaquée au Tribunal administratif

«Un manque à gagner de l’ordre de cent mille euros», expliquait-il samedi soir, comptant dans ce montant deux semaines de salaire pour chaque employé. Car, la faute (puisque techniquement faute il y a) incombant à l’employeur, les salariés ne pouvaient pas être mis en chômage technique. Un accord entre l’employeur et les salariés fit que ceux-ci prirent deux semaines de congés et se firent payer deux semaines sans travailler.

Désormais, l’affaire est pendante au fond devant le tribunal administratif de Paris. Car la sanction est lourde: un mois pour un seul employé. Difficile d’y voir un quelconque «trafic». Plutôt un besoin de main-d’œuvre et une méconnaissance des méandres administratifs et de la procédure déclarative. Vincent aurait dû en effet se rendre sur le site de la préfecture de police, fouiller dans les coins et recoins, découvrir cette page, puis contacter «de préférence par courriel la section de la documentation et de la correspondance» afin de vérifier l’identité de son cuisinier. Se transformer en auxiliaire de police, en quelque sorte.

Devant le tribunal administratif, le gérant du Tarmac souhaite l’annulation de la décision, la condamnation du représentant de l’Etat… et des dommages et intérêts à hauteur de son manque à gagner.

Hier samedi 15 octobre, l’établissement avait retrouvé une activité quasi-normale, avec sa clientèle composée en grande partie d’habitués. Pour certains venus là par solidarité.

Fabien Abitbol

Reprise sur la Vigie de Rue89 le 17 octobre à 19h49

Salauds de pauvres !

Mardi 4 octobre. Soleil, température agréable rare à Paris en ce début d’automne. Pas de pluie. Le marché est fini sur le boulevard de Belleville, qui sépare les 11e et 20e arrondissements.

Les étals du marché de Belleville sont partis, les employés du service de voirie de la Ville de Paris sont à l’œuvre. Et pourtant une glaneuse est encore là, qui glane, faute de pouvoir, en début de mois, s’offrir le luxe de manger. L’exclusion dénoncée par Agnès Varda à la fin du siècle dernier est encore de mise…

Les premiers biffins s’installent, au grand dam du député (PS) Jean-Christophe Cambadélis qui demandait le «démantèlement» du marché des biffins dès avril 2010. Les policiers de la BST Belleville, mise en place en janvier 2011 peu après l’arrivée du commissaire Bobrowska, ne sont pas encore là pour les déloger.

Quelques dizaines de mètres plus loin, un SDF se repose au sol, dans l’indifférence générale du début de l’après-midi.

Deux heures plus tard, sur la future Place Jean-Ferrat (nom qui sera donné au Carrefour de Ménilmontant), le SDF est toujours là, qui a pris de la hauteur, se reposant désormais sur le banc public.

Sur le terre-plein central, les biffins se sont installés jusqu'à Ménilmontant, une fois le marché nettoyé. Pour le milieu de semaine, on annonce un rafraîchissement et de la pluie sur la “Ville lumière”.

Kagame en France : manifestation devant le Ritz

Ce mardi 13 septembre, une vingtaine de militants de Reporters sans frontières ont protesté devant l’hôtel Ritz contre la visite en France de Paul Kagame, où le chef de l’Etat rwandais devait recevoir une délégation du patronat français pour un petit-déjeuner.

Ils ont été éloignés des lieux par les forces de l’ordre qui ont relevé leur identité.

«La France semble se faire un plaisir d’inviter les prédateurs de la liberté de la presse. En 2007, elle a déroulé le tapis rouge pour l’ancien chef d’Etat libyen Mouammar Kadhafi. En 2008, le président syrien Bachar el-Assad assistait au défilé du 14 juillet. En novembre dernier, Paris recevait le président chinois Hu Jintao. Nous accueillons aujourd’hui Paul Kagamé et il faudrait que nous restions silencieux?», a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un communiqué à lire ici.

Dimanche, le président Kagame avait déclaré travailler avec le président Sarkozy pour «voir comment échapper à l'Histoire, pour avancer», à parachever la réconciliation avec la France, indique Public Sénat.

Le président du Sénat Gérard Larcher a refusé de recevoir le président rwandais.

«Recevoir M. Kagame n'était pas nécessaire», a commenté l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin.

Aucun contrat n'a été signé avec les entreprises françaises, rapporte L'Expansion.

F. A., photo Lawrence Jackson/White House, sept. 2009

Ariane Calvo rejoint EELV

Alors que Laurence Vichnievsky annonçait sa démission du porte-parolat de Europe-Ecologie Les Verts (EELV), Ariane Calvo, adjointe au maire du 20e arrondissement, indiquait lundi 5 septembre avoir quitté le bureau national du Parti de Gauche et rejoint EELV avec «l’impression de “rentrer à la maison”».

A trente-cinq ans, Ariane Calvo, mère de deux enfants, a en charge, depuis les élections de mars 2008, la Petite enfance et l’égalité Femme/Homme dans le 20e arrondissement, le deuxième plus peuplé de la capitale. Elle se dit «certaine que le projet de changement doit passer par une lecture écologiste de notre société».

Se présentant sur son compte twitter comme “militante de gauche (écologie, non-violence, justice sociale, migrations)…”, elle explique dans un courrier de trois pages qu’elle quitte le Parti de Gauche pour EELV. «Je souhaite que le monde, et la France en premier lieu, sorte de l’ère du nucléaire», écrit-elle, cette revendication étant pour elle «un enjeu majeur» en vue de l’élection présidentielle qui approche. Et donc une pierre d’achoppement avec le Front de Gauche, dont le Parti de Gauche est membre.

«J'ai l'impression de “rentrer à la maison” après une forme de recherche et de nombreuses hésitations, après avoir tenté de me convaincre que la vie politique était ailleurs notamment parce qu’on m’avait fait le cadeau immense et précieux de me donner l'occasion de réaliser un rêve : celui de pouvoir-faire, de participer à la vie de la Cité, à des changements concrets sur le territoire qui nous était confié collectivement, mais aussi parce que j’ai eu la chance de côtoyer des hommes et des femmes politiques exceptionnel-le-s, qui m’ont appris énormément de choses, et en particulier à analyser, argumenter, et tenir bon sur mes positions politiques, même quand elles sont très difficiles à assumer, et qu’elles peuvent avoir des conséquences humaines difficiles à vivre», écrit l’élue, manifestement ni amère ni ingrate, mais toujours enthousiaste, qui précise qu‘elle a voté écologiste en 2002 et 2007 et n’a «pas osé franchir le pas».

Texte intégral ci-contre en PDF Téléchargement ArianeCalvo-sept11

F. A., photo Catherine Lime