Ménilmontant Solidarités

Elle arrivait de Somalie…

Dans un communiqué à lire ci-dessous, l’Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) évoque le cas d’une ressortissante somalienne qui «risque à tout moment d’être renvoyée, par les autorités françaises, vers son pays».

Arrivée le mardi 3 juillet, cette femme a vu sa demande d’asile «rejetée en moins de vingt-quatre heures par le ministère de l'Intérieur, qui a alors prescrit son renvoi vers la Somalie». Sans interprète, elle a saisi le Tribunal administratif, qui a rejeté sa requête le samedi 7 juillet.

«Cette décision de refoulement a été prise en dépit des risques évidents qu’encourt Mademoiselle A. dans son pays, en tant que femme et membre d’un clan minoritaire, originaire d’une partie du pays en proie à des affrontements meurtriers pour les civils», dénonce l’Anafé, qui rappelle que:

• la France ne peut pas renvoyer une personne vers un territoire où sa vie, sa liberté ou sa sécurité serait menacée,

• en mars 2012, le Haut commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR) a estimé  que  «la généralisation des manquements à leurs obligations internationales humanitaires par toutes les parties au conflit et le large éventail de violations des droits humains ayant lieu, rendent évident le fait que toute personne renvoyée dans le Sud ou le Centre de la Somalie serait, du seul fait de sa présence dans le Sud ou le Centre de la Somalie, victime d’atteintes sérieuses à son encontre»,

et demande au ministre de l’Intérieur de mettre fin à cette procédure de refoulement.

Le communiqué de l’Anafé:  Téléchargement Anafé-Somalie-0712

Vincennes : solidarité avec les “inculpés”

Suite à la manifestation contre les centres de rétention du 14 janvier dernier, trois personnes sont poursuivies par la justice française et doivent être jugées le 27 février à 13h30.

En soutien, un repas est organisé le jeudi16 février à partir de 19h au restaurant associatif La Rotisserie, 4 rue Sainte-Marthe, dans le 10e arrondissement de Paris (métros Belleville, Colonel Fabien, ou Goncourt)

Le samedi 14 janvier, environ 150 personnes s’étaient retrouvées à Vincennes pour manifester contre les centres de rétention (CRA). La police avait reconnu une centaine d'interpellations, rien de moins!

Cette manifestation voulait une nouvelle fois «crier sa solidarité avec les enfermés».

C'est au CRA de Vincennes qu'un Tunisien d'une quarantaine d'années était mort en juin 2006, à la suite de quoi un incendie avait eu lieu.

Source: Jura libertaire, ill.: F.A., un graph rue Oberkampf, 24 janvier 2012

Mobilisation pour M. Mo

Malgré la fraîcheur et la pluie, plusieurs dizaines de personnes étaient réunies mardi 24 janvier à Aubervilliers en soutien à Mme Mo, dont le mari a été expulsé depuis maintenant plus de deux semaines, après quarante-cinq jours de rétention, laissant en France ses deux enfants.

Il y avait en vedettes Josiane Balasko et Laurent Cantet, et chacun espère la régularisation de Mme Mo, afin que son mari puisse revenir auprès de sa famille par regroupement familial.

Le récit et la pétition sont à retrouver sur StreetPress.

Le co-auteur de “Moi, Mohamed, esclave moderne” risque l’expulsion

Jeudi 12 janvier doit sortir “Moi, Mohamed, esclave moderne” (18€TTC chez Plon), un témoignage sous-titré «La vie quotidienne d'un sans-papiers». Il se trouve que le Mohamed dont il est question dans le livre vient de se voir refuser son titre de séjour…

L’ouvrage est coécrit par Djénane Kareh Tajer (bibliographie ici) et Mohamed Kemigue, arrivé en France en juillet 1998, et qui, comme 200.000 à 400.000 autres, fait partie de cette «huile indispensable aux rouages de l'économie»: les sans-papiers.

Un communiqué du Réseau Education sans frontières (RESF) indique ce lundi 9 janvier que «la Préfecture de Bobigny a rejeté sa demande de titre Vie Privée et Familiale, bien que sa compagne dispose d’une carte de 10 ans». Mohamed et sa compagne ont deux enfants, nés en 2005 et 2007, tous deux au groupe scolaire Jean-Jaurès de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où ils logeaient encore récemment dans un hôtel insalubre (ils viennent de s’installer à Aubervilliers).

Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) a été délivrée à l’encontre de Mohamed, qui a engagé un recours. Une pétition est en ligne ici.

Le collectif #Botzaris36 interpelle les candidats à la présidentielle

Créé dès le 31 mai, date de la première occupation par de jeunes Tunisiens du bâtiment du 36, rue Botzaris (19e arrondissement), et étoffé à partir de la deuxième évacuation du 16 juin, le collectif #Botzaris36 a décidé, comme indiqué dans ce rappel historique, de modifier son type d'aide, et d'interpeller les candidat à l'élection présidentielle.

Comme à son habitude, il s'apprête à le faire par le biais du réseau social Twitter.

Voici dans son intégralité la trentaine de messages qui va être diffusée dans les prochaines heures:

 

Nous, soutiens de #Botzaris36

Citoyens de tous les horizons, réunis autour du hashtag #Botzaris36

Touchés par la situation des migrants

Avons décidé dans le cadre de la solidarité de proximité de nous battre pour défendre leurs conditions matérielles d’existence.

Il apparaît que celles-ci étaient doublement menacées :

Venus d’un pays actuellement en plein mouvement social

Occupant sans le savoir les locaux d’un rassemblement d’associations tunisiennes qui dissimulaient une antenne du RCD et de la police politique de Ben Ali en France

Ils ont donc été expulsés violemment de ce refuge précaire appartenant à l’ambassade de Tunisie et jetés à la rue en plein milieu des orages d’été.

Que pouvions-nous faire à part nous indigner et réagir ?

Le groupe de soutien dans sa diversité a réussi à dégager les moyens nécessaires afin d’éviter la clochardisation des migrants du 36 rue Botzaris.

Avec l’aide d’associations et toute la bonne volonté de notre entourage, ainsi qu’à celle de la communauté Twitter…

…nous avons pu leur fournir de quoi se vêtir, dormir, manger, et pallier aux autres besoins urgents (soins médicaux, téléphonie vers la famille, transport etc.)

Il se trouve qu’au terme de ce combat, nos amis migrants ont acquis leur autonomie en partie. Leurs besoins immédiats ont changé et se dirigent beaucoup plus vers des actions qui relèvent du domaine individuel.

Au jour d’aujourd’hui, nous avons décidé de suspendre nos appels aux dons, et d’utiliser les sommes restantes pour favoriser les actions d’insertion (transports, cv, photos etc...)

Bien entendu, nous resterons présents pour assurer les missions que nous nous sommes nous-mêmes confiées.

Le seul dénouement possible à la crise humanitaire des migrants est maintenant politique. Aussi nous interpellons les candidat(e)s à la présidentielle, ou les candidat(e)s à la candidature.

« Vous avez décidé de vous présenter à la fonction de président de la république française ou vous êtes en campagne pour ce droit

Nous, simples citoyens, vous interpellons sur le sort des migrants jetés à la rue dans la misère et l’indifférence

Et plus spécialement sur le sort des tunisiens du #botzaris36  qui sont victimes d’un ostracisme supplémentaire

Les liens du RTF du #botzaris36  avec le RCD et la police secrète de Ben Ali les ont plongés dans une discrimination supplémentaire 

Aussi, nous vous demandons de vous exprimer sur ces sujets, voire mieux, de nous rencontrer avec les migrants pour la recherche de solutions concrètes

Dans l’attente de vous lire et de vous rencontrer, vous pouvez nous retrouver sur twitter sous le hastag #botzaris36 

Ne vous effrayez pas si parfois nos mots et nos actions sont crus… ici on parle en 140cc

Ici chacun est libre de s’exprimer. La diversité et le dialogue sont notre force. Vous êtes les bienvenu(e)s»

Suicide au CRA de Nîmes : «violence de l’enfermement des étrangers» (Cimade)

 La Cimade dénonce dans un communiqué publié ce mardi 16 sur son site Internet «la violence de l'enfermement des étrangers» après le suicide samedi dernier d'un Roumain de quarante-cinq ans détenu «depuis 13 jours» au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes. Une enquête pour “recherche des causes de la mort” a été ouverte par le parquet après que ce ressortissant roumain, d'origine Rom, a été retrouvé pendu dans sa chambre.

 

Ce samedi 13 août, Marius B., privé de liberté depuis 13 jours au centre de rétention de Nîmes, s'est donné la mort.

Marius B. avait 45 ans, était marié et père de 2 enfants. D'origine Rom et de nationalité roumaine, il avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers. Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler.

La Cimade alerte depuis de trop nombreuses années sur les conséquences des agissements de l'Etat en matière d'immigration : arrestations arbitraires, personnes expulsées alors qu'en situation régulière, violation de décisions judiciaires...

Elle témoigne de la violence et de l'inhumanité des procédures administratives : banalisation de la privation de liberté, familles séparées, malades renvoyés dans un pays où ils n'auront pas d'accès à un traitement indispensable...

Le drame qui a eu lieu ce samedi est la conséquence directe de la violence que constituent  les politiques françaises de l'enfermement des étrangers.  Il est la conséquence d'un système qui ne considère plus les hommes en humains.

La Cimade rappelle que les droits fondamentaux nous concernent tous, étrangers comme français, et qu'en acceptant cette banalisation de la privation de liberté nous acceptons que  les droits de tous soient bafoués.

Source : communiqué de la Cimade

#Botzaris36 : “incompétence” ou “indifférence”

Etant allé se rendre compte sur place mercredi 6 juillet de la situation des Tunisiens expulsés le 16 juin de la rue Botzaris, le député (PS) de la 1ère circonscription de l’Ardèche Pascal Terrasse se dit «ému par le sort des jeunes réfugiés».

Dans une note à lire sur son blogue, il indique qu’il fera «ce qui est en [son] pouvoir pour que cette situation sorte de l'impasse dans laquelle l'incompétence ou l'indifférence des autorités l'ont placée».

• Pour suivre la situation aux Buttes-Chaumont en temps réel, cliquer sur #Botzaris36

#Botzaris36 : le savoir-faire français

Ce vendredi 1er juillet, Voldemag termine la saison avec un dernier volet d’ensemble sur la situation des migrants tunisiens chassés le 16 juin du 36 rue Botzaris, rapidement annexé par l’Ambassade de Tunisie et sérieusement gardé par une société de sécurité privée.

C’est @Catnatt qui a commis ce vaste panorama. Cette mère de famille, voisine des lieux, avait posé quelques questions sur twitter, puis s’est un jour déplacée pour jeter un œil, et parler avec @Ooouups et moi, qui avons des visions parfois différentes de l’action humanitaire, mais une approche similaire de la situation d’urgence… et dont, comme les autres, ce n’est pas le rôle habituel.

Puis elle est revenue. Même une fois en annonçant à l’avance ce qu’elle comptait apporter pour savoir si c’était adapté. Venir avec des packs d’eau, ou autre chose, ou un sourire, elle sait faire. C’est important un sourire  dans ces circonstances. Même si l’on peut avoir, parfois et à juste titre, des questions, des doutes, des interrogations…

Et ce matin, sur Voldemag, on trouve à lire le coup de gueule de CatNatt. Salutaire.

F. A., photo: une partie du groupe avait décidé, suite aux interpellations massives du 22, de dormir en-dehors du Parc (lire ici)

La situation en temps réel à suivre sur twitter par le tag #Botzaris36

#Botzaris36: une Fête de la Musique décalée

Le 21 juin au soir, Oriane (@quota_atypique sur twitter), jeune militante LGBT du 20e arrondissement, est passée au métro Buttes-Chaumont, face au 36 rue Botzaris, d’où avait été évacué le 16 juin un groupe de migrants tunisiens.

Le 21 juin, c’était la Fête de la Musique pour beaucoup. Le lendemain, le 22, allait avoir lieu la série d’interpellations au sein du Parc des Buttes-Chaumont, alors même que des négociations se tenaient à Tunis.

Dans Voldemag, qui se mettra prochainement en suspension estivale, @quota_atypique raconte sa soirée sous le titre Le calme avant la tempête.

La question tunisienne

Un billet publié ce jour sur L’escalier qui bibliothèque revient sur la pétition de France terre d’asile (FTA) signée par Bertrand Delanoë et en analyse les termes.

Relevant que FTA parle depuis le titre de la pétition de «la question tunisienne», l’auteur note que «la structure même de cette formulation, si proche morphologiquement de sa célèbre cousine, la “question juive”, aurait dû» inciter ses initiateurs et signataires «à une certaine prudence».

«Cet appel à une “une réponse digne et responsable” à cette malencontreuse “question tunisienne” ne décevra ni les amateurs de grands principes énoncés de manière clinquante ni les partisans d'un retour (plus ou moins) volontaire des “migrants” dans leur pays d'origine», poursuit l’auteur, dont le sujet est à lire ici.