C’est ce qu’affirme à l’édition francilienne l’ancien directeur de la Gare du Nord
A la suite des échauffourées qui se sont déroulées le 27 mars à la Gare du Nord (et qui ont valu des comparutions immédiates avec des peines de prison ferme à la clef), Lionel Labosse, usager de cette gare depuis une quinzaine d’années, avait publié un billet d’humeur intéressant sur le site Alterséxualité.
Dans le supplément parisien du Nouvel Observateur à paraître demain jeudi 5 avril, l’ancien directeur de cette station de métro et de RER indique qu’un seul incident s’était passé sous le quinquennat de Jacques Chirac, pendant lequel, à deux reprises, le candidat à la présidence de la République Nicolas Sarkozy a été ministre de l’Intérieur. Les forces de l'ordre avaient mis plusieurs heures lors d'une intervention musclée.
Le resquilleur par qui tout avait dégénéré, un ressortissant camerounais de 33 ans, devait être régularisé demain (le nouveau ministre de l’Intérieur, François Baroin, l’avait présenté comme un sans-papiers sur Europe 1 auprès de Jean-Pierre Elkabbach).
Angelo Hoekele ne sera jugé que le 2 mai, entre les deux tours de la Présidentielle.
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Le sujet de l’Obs de Paris
Trois questions à Pascal Lupo, directeur des gares à la SNCF, ancien directeur de la gare du Nord.
Lors du réaménagement de la gare du Nord, vous annonciez que les commerces implantés dans la mezzanine apporteraient de la sécurité. Vous maintenez ?
Oui. On a oublié comment ça se passait il y a cinq ans. La mezzanine était minée par les trafics. Tout ce qu’on pouvait faire, c’était recenser les différentes populations – dealers, SDF, prostitués. L’arrivée d’enseignes de qualité comme Naf Naf ou La Redoute a contribué à la pacification des lieux. Depuis le 18 novembre 2002, la gare du Nord n’a connu aucune bagarre, aucune détérioration. Ce qui s’est passé mardi 27 mars est exceptionnel. Vous noterez d’ailleurs que la casse a été très limitée. Deux boutiques seulement ont été vandalisées, et ce en un temps record – 10 ou 20 minutes au plus – alors que les événements ont duré plus de dix heures.
Les commerces serviraient de point de fixation pour les « bandes » de banlieue…
Il n’y a pas de phénomène de bandes. Des jeunes passent leur après-midi à admirer des baskets devant le Foot Locker : ce n’est pas répréhensible, à ce que je sache. S’ils sont 40 à bloquer le passage, là ça devient gênant. Mais ce n’est jamais arrivé. La mezzanine est un espace fluide ; un lieu de vie propre, sécure et sympathique, qui, effectivement, tend parfois à se transformer en forum. Nous n’avions pas prévu cette évolution, et nous en tiendrons compte dans nos prochains aménagements.
Le vendeur de portables évoque pourtant une détérioration de l’ambiance…
On réécrit un peu l’histoire. Le même commerçant ne partirait pour rien au monde de son emplacement. Il n’a jamais vendu autant de portables. Dans cette affaire, ce n’est pas tant les commerces qui sont en cause, que l’attitude du public. Tous les gens qui étaient là criaient sans trop savoir pourquoi. J’ai voulu porter secours à des jeunes femmes que je croyais égarées. Elles m’ont expliqué qu’elles étaient là pour regarder et s’amuser.
© Gurvan Le Guelec, pour Parisobs du 5 avril 2007.
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