Dans son édition du lundi 29 novembre, Libération annonce que des directives ont été données dans plusieurs départements pour que les sans-papiers ne puissent pas accéder aux centre d’hébergement d’urgence (à lire ici, accès payant la première journée).
Les pratiques dénoncées par Libé ne sont pour certains pas un secret, mais le quotidien publie des documents à l’appui de ce qu’il décrit.
Il y est par exemple fait état d’un courriel du 27 août 2010, émanant de la direction départementale de la cohésion sociale du Calvados (DDCS14) qui, s’adressant à des associations, écrit: «la DDCS avait clairement annoncé que les déboutés ne seraient plus pris en charge dans les dispositifs d'hébergement». La préfecture du Calvados, dont dépend la DDCS14, a assuré au journal que ce courriel n'avait pas eu de conséquence.
Dans le Haut-Rhin, le cahier des charges de l'organisme qui gère le numéro d’appel d’urgence (le 115) distingue le «public de droit commun» et «les demandeurs d'asile ou déboutés du droit d'asile». Libération précise que, «En cas de saturation des places d'hébergement d'urgence, la nécessité d'assurer une fluidité au dispositif impose de prioriser le public de droit commun».
Avec des températures avoisinant le zéro degré en journée, les plans d'urgence départementaux ont été activés un peu partout en France.
A Paris, ville divisée en quatre grands secteurs, les élus ont décidé d’ouvrir un gymnase de plus que les années précédentes. Des gymnases dont Bertrand Delanoë dit qu’ils ne sont qu’un pis-aller, la solution étant les centre d’hébergement d’urgence. Le maire de Paris demande au gouvernement de «contraindre les huit départements d'Ile-de-France à en faire 5000» supplémentaires, la Ville en ayant déjà 8000.
Selon le Prahi (Plan régional d'accueil, d'hébergement et d'insertion, à consulter ici dans son compte-rendu du 13 avril), sur les 15000 places d’hébergement manquant en Ile-de-France, plus de 1600 concernent l’hébergement d’urgence. Les besoins chez les demandeurs d'asile avoisinent les 3100 places en Ile-de-France.
F. A.
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