La Cimade dénonce dans un communiqué publié ce mardi 16 sur son site Internet «la violence de l'enfermement des étrangers» après le suicide samedi dernier d'un Roumain de quarante-cinq ans détenu «depuis 13 jours» au centre de rétention administrative (CRA) de Nîmes. Une enquête pour “recherche des causes de la mort” a été ouverte par le parquet après que ce ressortissant roumain, d'origine Rom, a été retrouvé pendu dans sa chambre.
Ce samedi 13 août, Marius B., privé de liberté depuis 13 jours au centre de rétention de Nîmes, s'est donné la mort.
Marius B. avait 45 ans, était marié et père de 2 enfants. D'origine Rom et de nationalité roumaine, il avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers. Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler.
La Cimade alerte depuis de trop nombreuses années sur les conséquences des agissements de l'Etat en matière d'immigration : arrestations arbitraires, personnes expulsées alors qu'en situation régulière, violation de décisions judiciaires...
Elle témoigne de la violence et de l'inhumanité des procédures administratives : banalisation de la privation de liberté, familles séparées, malades renvoyés dans un pays où ils n'auront pas d'accès à un traitement indispensable...
Le drame qui a eu lieu ce samedi est la conséquence directe de la violence que constituent les politiques françaises de l'enfermement des étrangers. Il est la conséquence d'un système qui ne considère plus les hommes en humains.
La Cimade rappelle que les droits fondamentaux nous concernent tous, étrangers comme français, et qu'en acceptant cette banalisation de la privation de liberté nous acceptons que les droits de tous soient bafoués.
Source : communiqué de la Cimade
Est-ce vraiment dans cette société là que nous voulons vivre ?
Rédigé par : Anne-Marie | jeu. 18 août 2011 à 18:33