Le 1er Mai est férié en France mais n'est pas régi par le même article du Code du travail que les autres jours fériés. Paradoxalement, bien qu'elle trouve des origines aux États-Unis, la Fête du Travail n'y a pas lieu au printemps, mais à la fin de l'été.
Les jours fériés sont énumérés en France dans l'Art. L 3133-1 du Code du travail. Comme on le voit, ils sont au nombre de onze, dont "le jour de Noël", qui ne s'appelle même pas pudiquement 25 décembre dans cette République laïque. La Fête du Travail, qui figure dans les jours fériés, fait également l'objet d'un traitement spécifique avec l'Art. L. 3133-3 qui en fait un jour chômé et payé. Une décision de la Cour de cassation (à lire ici) précise même depuis octobre 1996 que l'employeur est obligé de payer ses salariés: au cas où il les oblige à travailler, il ne peut pas, par exemple, les gratifier d'une journée de repos supplémentaire.
C'est en avril 1919, trente ans après les mouvements sociaux sanglants en Amérique du Nord, que la France adopte la "Journée de huit heures". Ratifié le 23 avril 1919 par le Sénat, ce texte est publié au JO du 25 avril. Par la même occasion, les sénateurs octroient à titre exceptionnel une journée chômée aux travailleurs de France, le 1er mai 1919.
Instaurée une première fois sous Pétain (en 1941, sous le pompeux nom de "Fête du Travail et de la Concorde sociale"), la journée chômée est remise à l'ordre du jour par le gouvernement en 1947, et prend le nom de "Fête du Travail" l'année suivante.
Pour les syndicats, la journée du Premier mai reste la Fête internationale des Travailleurs.
Et si dans de nombreux pays européens la journée est chômée, il ne faut pas croire qu'il en est de même dans le monde entier. Aux États-Unis et au Canada, par exemple, la Journée internationale des Travailleurs est bien le 1er mai... mais il s'agit d'un jour travaillé. C'est en septembre que, aux États-Unis comme au Canada, une journée sera chômée. Mais en ce 1er mai, une rencontre est prévue entre Mme Pauline Marois, la Première ministre du Québec, et les trois principales centrales syndicales.
Sous le titre Réveil populaire au Québec et Dieu libérateur, l'Assemblée des évêques du Québec vient d'adresser un message aux Québécois afin de "porter un regard de foi sur les réveils populaires et multiplier leur potentiel de redistribution de la richesse et d’inclusion sociale" à la suite des récentes manifestations sur la refonte du régime de l'assurance-emploi (lire ici, là, ou encore là).
Alors Fête "du Travail" ou "des Travailleurs"? En aucun cas "du vrai travail", comme le répétait Nicolas Sarkozy: le taux de chômage en zone euro a atteint 12,1% en mars.
C'est tout pour aujourd'hui!.. en attendant un JO daté du 2 mai, donc réalisé par des salariés qui auront travaillé un 1er mai.
Fabien Abitbol
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