Quelques centaines d'Ivoiriens, un millier selon les organisateurs, trois cents selon la police, ont manifesté samedi 18 décembre à proximité de l’ambassade de la Côte d’Ivoire, dans le 16e arrondissement de Paris.
Les manifestants demandaient à la communauté internationale et à la France de «chasser Laurent Gbagbo» du pouvoir. Celui-ci, élu en octobre 2000 pour un mandat de cinq ans, reste au pouvoir après que le conseil constitutionnel ivoirien l’a proclamé début décembre vainqueur par 51% des suffrages exprimés, “rectifiant” les résultats des urnes qui donnaient son adversaire gagnant par 54% (lire ici, à la veille de la proclamation de la reconduction de Laurent Gbagbo).
Les manifestants ont été tenus à l’écart de l’ambassade par les forces de l’ordre. L’ambassade de Côte d’ivoire à Paris a été fermée jeudi et vendredi «pour des raisons de sécurité post-électorales», et est supposée ouvrir lundi prochain. Sur les quelque 13000 Ivoiriens recensés pour les élections en France par la Commission électorale (CEI, chargée d’organiser les élections), 11000 résidaient en Ile-de-France, et leur vote au premier tour n’avait pas été pris en compte.
L'ONU, l'Union africaine, l'Union européenne la France et les Etats-Unis pressent Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir et de céder la place à Alassane Ouattara, considéré comme vainqueur par les urnes du second tour de l'élection du 28 novembre.
Ces dernières heures, Laurent Gbagbo a exigé le départ de Côte d'Ivoire des Casques bleus de l'Onuci et des Français de la force Licorne. L’Onuci a essuyé des coups de feu. Le Département d’Etat américain indique par un message audio en français qu’il existe «des preuves irréfutables» de la défaite de Laurent Gbagbo.
Le journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer a disparu à Abidjan, la capitale économique du pays, le 16 avril 2004. Le volet français de l’enquête (suivi ici) mène vers le palais présidentiel, ainsi que l’entourage du président. Guy-André Kieffer habitait le 20e depuis 1980, et son portrait se trouve placardé dans le hall de la mairie d'arrondissement, comme le rappelait le mois dernier la maire. Son épouse Osange, et sa fille Canelle, née six ans plus tard, y sont toujours, et s’apprêtent à passer un septième Noël sans nouvelles…
Fabien Abitbol, photo: ambassade de Côte d'Ivoire
A lire: L'ONU et la main du diable (Courrier international, 17 déc.)
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