Le comité Maoré a appelé hier [4 mai, note du ouaibemaître] «les prétendus sans papiers» vivant à Mayotte à refuser la biometrisation prévue ce mois de mai dans l’île et à s’abstenir à collaborer avec les organisateurs de cette opération «de la honte».
Les autorités comoriennes et françaises se sont entendues à biométriser, dans quelques jours, les sans papiers au terme d’un accord signé le 4 avril et qui avait mis fin à une crise diplomatique entre les deux pays. Le but est de «fournir une carte d’identité et un passeport aux Comoriens», d’après un «accord de principe» convenu vendredi dernier.
«Nous sommes contre cette biométrisation qui signifie tout simplement que les Mahorais ne sont pas eux aussi des Comoriens. Pourquoi ne pas les biométriser eux aussi et leur offrir les papiers comoriens», s’est insurgé Idriss Mohamed, animateur principal du comité au cours d’un entretien avec Albalad.
Selon un relevé des conclusions des discussions, «la partie française est convenue de ne pas organiser de contrôle d’identité en vue de la recherche d’infractions à la législation sur les étrangers» dans la commune où se déroulera l’opération. «Si l’opération est organisée à l’initiative du gouvernement comorien, on peut le comprendre, cela serait normal. Mais si les autorités françaises sont impliquées, cela est grave car ces Comoriens qui seront biométrisés seront ensuite refoulés or ils ont le droit de vivre dans une partie de leur territoire», a ajouté M. Mohamed.
Le comité Maoré avait dénoncé l’accord en question, dans un communiqué, expliquant que le gouvernement comorien a non seulement capitulé sur la question de Mayotte en cédant aux pressions de Paris mais en plus il a «légitimé la présence française» dans l’île comorienne.
A. S. Kemba
Source : AlbaladComores, édition n°502 du 5 mai 2011, page 3
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.