Reçu ce jeudi matin par mail, de l’association Le Manifeste des Libertés, ce Manifeste des femmes tunisiennes pour l'égalité et la citoyenneté (19 avril 2011), à l'initiative des associations ATFD, AFTURD, Collectif 95 Maghreb-Egalité, LTDH-commission femmes.
Manifeste des femmes pour l'égalité et la citoyenneté
Nous Tunisiennes, en marche vers la démocratie, l’égalité et la justice sociale, célébrons avec joie la révolution de la dignité que, hommes et femmes, avons réalisée ensemble. Nous rendons hommage au peuple tunisien qui a triomphé de la dictature. Nous nous inclinons avec recueillement devant le martyre de nos jeunes, filles et garçons.
Nous sommes fières des valeurs de modernité que notre pays a accumulées au cours des siècles, et en particulier du siècle dernier, de Tahar al-Haddad au Code du statut personnel et aux lois postérieures qui le complètent. Nous sommes fières de ce patrimoine commun réformiste et progressiste que nous avons reçu en partage.
Nous proclamons notre adhésion - en tant que féministes - à la cause des femmes et notre engagement à poursuivre le combat pour l’amélioration de leurs conditions de vie publique et privée, ainsi que notre détermination à lutter:
•contre toutes les formes de discrimination et de violences envers les femmes, et qui sont inhérentes à l’ordre patriarcal.
•contre la marginalisation économique et sociale, le déséquilibre régional, le chômage dont les effets discriminants sur les femmes, les jeunes et les régions sont aggravés par la mondialisation et le libéralisme économique.
•contre les voix de la réaction qui attentent aux droits acquis des femmes au prétexte des spécificités religieuses et culturelles et enferment l’identité dans une vision fixe et prescrite.
•contre la répression, toutes les formes d’autoritarisme, comme les tentatives d’ajournement de la démocratie et de marginalisation politique, de même que le verrouillage médiatique et la fermeture des espaces publics.
Nous affirmons notre attachement aux avancées réalisées dans les domaines suivants:
•le statut personnel et des lois complémentaires de la famille qui représentent des sources positives de législation, et dont nous revendiquons la réforme dans un sens égalitaire.
•les droits économiques et sociaux, notamment les droits à l’instruction, à la santé, à la santé reproductive, au logement, à la sécurité sociale, et à l’emploi qui constituent des droits humains fondamentaux.
•la participation politique des femmes, qui doit concerner le renforcement de leur représentation dans l’espace public et l'amélioration de leur accès aux centres de décision
•des droits culturels et intellectuels et leurs corollaires la liberté d’opinion, d’expression et de création.
Nous déclarons notre détermination à militer pour l’amélioration de tous ces droits, en particulier à:
•faire barrage à toutes les tentatives de «passe-droits» des femmes au nom d'impératifs politiques ou religieux, notre position découlant de notre adhésion aux valeurs universelles que consacrent les conventions internationales relatives aux droits de la personne humaine.
•faire lever toutes les réserves à la Convention des Nations unies contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, et faire ratifier toutes celles relatives aux droits universels des femmes dans tous les domaines.
•consacrer les droits des femmes au travail, à la santé, à une instruction moderne qui inculque aux jeunes l’ouverture d’esprit, le respect de l’égalité et des différences, la répartition égalitaire des richesses et la lutte contre toutes les formes de discrimination, de marginalisation, de précarité et d’exclusion des femmes.
•intégrer la question des droits des femmes au nombre des priorités d’action de la société politique et civile en rendant opérationnel le principe de non discrimination entre les sexes, en garantissant dans la nouvelle constitution le principe de séparation du politique et du religieux, en donnant sa pleine réalité au principe d’égalité, en réformant les lois et les mécanismes de contrôle et en offrant à toutes et tous l’égalité des chances et les mêmes opportunités, en protégeant l’intégrité physique et morale des femmes.
Nous considérons ces principes et ces orientations comme essentiels à la réalisation de la citoyenneté pleine et entière des femmes, à l’édification de l’Etat de droit et à la garantie du développement humain durable de la Tunisie.
Tunis, 19 avril 2011
L’Association tunisienne des femmes démocrates
L’Association des femmes tunisiennes pour la recherche sur le développement.
Le Collectif 95 Maghreb-Egalité
La Ligue tunisienne des droits de l’homme (commission femmes)
Je souscrit totalement à ces attentes,voire ces exigences démoratiques.Néanmoins,je leur dits,à ces femmes totalement citoyennes dans l'esprit pour l'instant,que leurs attentes légitimes dans un pays démocratique doivent inclure la notion de temps.
En effet des pays démocratiques depuis des dizaines d'année voire des siècles n'ont pas atteint un niveau satisfaisant.
par ailleurs,la femme est dans une société qui n'a pas souvent donné culturellement la place due à la femme en qualité d’être humain.Elle aussi doit évoluer par des lois mais aussi dans ses pratiques culturelles et cultuelles.
Ce n'est pas une raison pour ne pas forcer la vitesse du changement!
Je vous soutiens.
Rédigé par : claude vinel | sam. 23 avr 2011 à 15:03
Bonjour,
La Tunisie a fait un grand pas en avant, mais il reste beaucoup a faire pour la femme. Certes il faut être patient. Mais dans certaines situations c'est très difficiles. Aujourd'hui la femme, la mère est toujours lésé. Du jour au lendemain elle perd tout ce qu'elle a construit. La loi Tunisienne n'a rien prévu pour ces femmes, elles n'ont aucun recourt. Egalité et chance et même opportunité pour tous. JE VOUS SOUTIENT
Rédigé par : JIHED | ven. 18 oct 2013 à 19:29
Tant que des femmes tunisiennes se battront pour que leurs droits acquis ne soient pas annulés par l'arrivée d'un ordre idéologique totalement hétérogène à la Tunisie, ce pays gardera des chances d'avoir la tête au-dessus de l'eau et de continuer à faire partie du concert des nations où il y a de la vie, de la recherche, de la culture et de l'innovation. Bravo à elles,et bravo pour ce manifeste.
Rédigé par : Soniadetunis | mer. 13 nov 2013 à 12:28
Dans le monde entier, la violence à l’égard des femmes est souvent insuffisamment condamnée par la loi et donne rarement lieu à des poursuites judiciaires. L’Afrique du Nord ne fait pas exception à la règle. Si la Tunisie prévoit la peine de mort en cas de viol d’une fillette de moins de dix ans, au Maroc le viol est considéré comme un attentat à la pudeur. En Égypte, la violence familiale et le viol conjugal ne relèvent pas du droit pénal. Pour poursuivre en justice leur agresseur, les victimes doivent invoquer d’autres lois, portant par exemple sur les coûts et blessures ou violences physiques.
Rédigé par : esthetique tunisie | mer. 28 sep 2016 à 17:11