Depuis maintenant un mois, la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI), dans le 12e arrondissement, est occupée par des travailleurs sans papiers. Selon la CGT et la Cimade, l’accord gouvernemental signé le 18 juin en vue d’une régularisation des travailleurs sans papiers ne prend en compte que les périodes réellement travaillées, et pas les périodes de grève.
Sur AligreFM, Eugénie Barbezat a consacré son émission du lundi 8 novembre — avec Anette Huraux, de la Cimade, Nicolas Jounin, enseignant-chercheur à Paris VIII, Jean-Pierre Garçon, chef du département des migrations internationales à l’OCDE et Raymond Chauvaux, coordinateur CGT de la grève des sans papiers — à l'occupation de la Porte Dorée par les grévistes sans papiers.
Lors de l’accord du 18 juin, on pouvait lire dans l’addendum au guide des bonnes pratiques (sic !) «En termes d'ancienneté dans l'activité de salarié, vous pouvez retenir la justification de 12 mois d'activité de salarié dans les 18 derniers mois avant le dépôt de la demande d'AES, sous réserve que l'intéressé justifie d'au moins 6 mois d'activité de salarié dans les 12 derniers mois. Pour les intérimaires, la période de référence est de 24 mois.» Or les grèves durent en Ile-de-France depuis… avril 2008 pour les premières, soit environ deux ans avant l’accord du 18 juin 2010 (lire ici la rubrique « Sans-papiers » du blogue Ménilmontant, mais oui madame…).
La Cité de l’Immigration, rappelle le sujet de présentation de l’émission de AligreFM, est l’ancien palais de la Porte Dorée, et «a été construit à l’occasion de l’exposition coloniale internationale de 1931». Du reste, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, dès que l’intitulé du ministère fut connu (regroupant à la fois l’Immigration et l’Identité nationale), des membres du comité scientifique démissionnaient de la CNHI.
Pour écouter Liberté sur paroles du 8 novembre consacré aux occupants de la Cité de l’Immigration, CLIQUER ICI, puis sur le bouton audio sous le titre (durée 40 min.).
j'ai rien compris !
sorry tout plein...
Rédigé par : Valérie | mer. 10 nov 2010 à 20:56
J'ai titré sur le fait que les périodes de grève ne comptent pas comme du travail.
Ainsi, quand on dit à quelqu'un : “Si vous êtes là depuis plus d'un an, vous serez régularisé”, il va aller déposer un dossier, peut-être parce qu'il aura par exemple quinze mois… dont cinq de grève, donc moins d'un an, ce qu'on ne lui avait pas dit, et qui n'est pas écrit.
Mais ce n'est pas l'essentiel de l'émission, qui campe la situation depuis deux ans et quelques que ça dure.
Rédigé par : Ménilmuche | mer. 10 nov 2010 à 21:01
ah ok, c'est clair maintenant...merci.
que la grève ne compte pas comme du travail, ok mais ils font partie de l'entreprise, ce n'est pas une rupture du contrat de travail, donc là c'est vache (je reste polie) en effet...
Rédigé par : Valérie | jeu. 11 nov 2010 à 10:48
Qu'un gréviste ne soit pas payé, logique.
Mais oui, il fait partie de l'entreprise, au sens où il compte dans les effectifs, pour ce qui est des entreprises “normales”, car il y a aussi les boîtes d'intérim.
Là, il s'agit du ministère de l'Immigration et du ministère du Travail qui, eux, parlent du ratio Durée de travail/Durée de séjour. Mettre en place une telle règle revient donc à privilégier quelqu'un qui aura fait une courte grève, voire pas de grève du tout, par rapport à un travailleur (peut-être depuis plus longtemps en France) qui aura mené une grève très dure. C'est cet aspect qui m'a fait tiquer en écoutant l'émission de AligreFM, car je n'étais pas du tout informé de cela, les piquets de grève ayant été levés depuis juin, précisément, et la signature de l'accord du 18 juin (je croise moins souvent des personnes pour me tenir informé).
Rédigé par : Ménilmuche | jeu. 11 nov 2010 à 11:00