«93 ans. La fin n'est plus bien loin. Quelle chance de pouvoir en profiter pour rappeler ce qui a servi de socle à mon engagement politique : le programme élaboré il y a soixante-six ans par le Conseil National de la Résistance !»
Quelle chance de pouvoir nous nourrir de l'expérience de ce grand résistant, réchappé des camps de Buchenwald et de Dora, co-rédacteur de la Déclaration universelle des Droits de l'homme de 1948, élevé à la dignité d'Ambassadeur de France et de Commandeur de la Légion d'honneur !
Pour Stéphane Hessel, le «motif de base de la Résistance, c'était l'indignation.» Certes, les raisons de s'indigner dans le monde complexe d'aujourd'hui peuvent paraître moins nettes qu'au temps du nazisme. Mais «cherchez et vous trouverez» : l'écart grandissant entre les très riches et les très pauvres, l'état de la planète, le traitement fait aux sans-papiers, aux immigrés, aux Roms, la course au «toujours plus», à la compétition, la dictature des marchés financiers et jusqu'aux acquis bradés de la Résistance — retraites, Sécurité sociale… Pour être efficace, il faut, comme hier, agir en réseau : Attac, Amnesty, la Fédération internationale des Droits de l'homme… en sont la démonstration.
Alors, on peut croire Stéphane Hessel, et lui emboîter le pas, lorsqu'il appelle à une «insurrection pacifique».
Sylvie Crossman
Indignez-vous !, Stéphane Hessel, Indigène éditions, coll. “Ceux qui marchent contre le vent” (3€ TTC, broché, 24p., 21x13, ISBN : 978-2-911939-76-1)
Les formidables paroles d’insurrection et d’espérance du résistant Stéphane Hessel (Charles Sylvestre, L’Humanité, 30 oct. 2010)
Malheureusement, beaucoup ne s'indignent pas, tant qu'on ne touche pas à leur petit confort, ou bien parce que "on ne peut rien y faire".
Il peut suffire d'un élément déclencheur, comme la réforme des retraites, à condition que la mobilisation ne faiblisse pas...
Rédigé par : Désenfumage | mar. 02 nov 2010 à 00:02