Restauré par le Concile Vatican II, le diaconat fait partie du sacrement de l’Ordre qui comprend les évêques, les prêtres et les diacres. Le diacre est ordonné par l’évêque. Sept nouveaux diacres permanents ont été ordonnés à Paris en ce mois d’octobre par Mgr Vingt-Trois, dont Michel Bruneteau, affecté à Notre-Dame de Lourdes, rue Pelleport, dans le 20e arrondissement. Il a pour particularité d’être célibataire, alors que 90% des diacres sont — ou ont été mariés — en France, selon le Comité national du diaconat. Un portrait, réalisé pour Paris Notre-Dame par Sophie Lebrun, de ce voisin pas si nouveau… puisqu’il vit depuis 1985 dans le quartier et qu’on peut le voir s'occuper de l’aumônerie de Tenon depuis quelques années déjà…
À 60 ans, Michel Bruneteau affiche une mine sereine. Heureux, le nouveau diacre de Notre-Dame de Lourdes (20e) a enfin trouvé sa place dans l’Église, après un long parcours hésitant.
Enfant, il a déjà la vocation. «Dans le village de Charente-Maritime où nous habitions, j’allais à la messe alors que ma famille n’était pas pratiquante, et je suis entré au petit séminaire dès 13 ans», se souvient-il. Survient Mai 68 et, dans une ambiance «mouvementée», il décide de ne pas continuer et entame des études de théologie puis de droit.
Nommé inspecteur des PTT à Paris en 1980, le jeune homme veut «apprendre» : passant ses soirs et week-ends à la Catho, il obtient un DEA suivi d’une thèse en droit canonique ainsi qu’une licence de théologie. «Je me devais de transmettre en retour, donc j’accompagnais des groupes de caté et j’animais les chants durant la messe à N.-D. de la Croix (20e).»
La question de la vocation ne le quitte jamais. Il tente de trouver sa voie au séminaire de Bordeaux, qu’il quitte en 1995, au bout de deux ans, puis en 2004, chez les Trinitaires, congrégation religieuse où il découvre le travail pastoral auprès des malades en hôpitaux.
Après avoir choisi de ne pas renouveler ses vœux temporaires, il continue son engagement au cœur de N.-D. de Lourdes avant que le curé l’appelle. «Au long de ma quête, des rencontres m’ont permis de ne pas me décourager, de ne pas perdre l’espoir, qu’un jour, je serai à ma place, insiste le jeune retraité depuis un an. Le diaconat m’offre celle-ci, à travers une stabilité enfin acquise dans le don de soi aux autres.»
Sophie Lebrun, pour Paris Notre-Dame du 7 octobre 2010