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30/05/2009

Commentaires

Plusieurs remarques me viennent à l'esprit après la diffusion du superbe film de Férid Boughedir.

D'abord d'un point de vue historique : le décret Crémieux de 1870 donne la nationalité française « aux indigènes israëlites des départements d'Algérie » et, contrairement à ce que semble croire un des personnages, pas aux Tunisiens ni aux Marocains qui, en 1870, ne dépendaient pas de la France. En Tunisie donc, à l'époque où se situe l'histoire, les juifs de Tunisie étaient presque tous tunisiens ou français ou italiens ; tout au long du XIXème siècle une lutte d'influence - qui prit fin avec le traité du Bardo (1881) instaurant le protectorat français - faisait que les consuls de France et d'Italie distribuaient des patentes de protection qui débouchaient sur la naturalisation à plus ou moins long terme. Ainsi mon grand-père paternel né vers 1855 était-il protégé français ;les aînés de ses fils s'engagèrent pendant la Grande guerre et, à leur retour, furent naturalisés français suivis par leurs cadets dont mon père ; du côté maternel, mon ascendance était tunisienne.

Après la guerre de 1939-45 l'exode des juifs se fit en trois grandes vagues suivant l'indépendance (1955), la bataille de Bizerte (1961), la Guerre des Six-jours (1967).

On aperçoit dans le film, à des moments différents bien sûr, deux résidents généraux : Peyrouton, hargneux, semblant vouloir mordre Serge Boccara, et me revient en mémoire une histoire personnelle racontée par l'historien Salah-Eddine Tlatli (le père de Moufida qui a monté Halfaouine, l'enfant des terrasses, de Boughedir, et réalisé Le Silence des palais) : demandant, après son bac en 1935, d'aller en France faire des études d'histoire il se vit répondre par le dénommé Peyrouton : « je ne permettrai jamais à un Tunisien d'enseigner leur histoire à de petits Français ». Cet individu est mort presque centenaire longtemps après sa période de collabo.

Le second résident général, Estéva, amiral dégradé, aurait pu mourir « de douze balles dans la peau », comme aurait dit le Général de Gaulle ; condamné à mort par contumace par le Conseil de Guerre, il fut arrêté quelques années plus tard et, après une nouvelle condamnation à mort en 1945, il fut grâcié car, en 1942, juste avant l'entrée des Allemands à Tunis. Il avait eu la bonne idée de faire libérer des geôles des prisonniers politiques gaullistes et communistes. Comme quoi, cela peut servir de prévoir la défaite de son propre camp !

Excusez la longueur de mon intervention mais ce film raconte (de manière remarquable) des évènements qui m'ont marqué, j'avais huit ans au début de l'occupation allemande, j'ai vu l'appartement familial réquisitionné pour loger des officiers de la Kommandantur.

Encore une fois bravo à Serge Moatti et bravo à Férid Boughedir !

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