Immigration : comptes et mécomptes de Besson

Etrange conception de la « communauté nationale »

Dans ce compte-rendu en photos-légendes du « dîner citoyen » organisé lundi dernier au ministère de l’Immigration, auquel Bertrand Delanoë avait refusé d’aller, on apprend qu’il y avait au ministère « une quarantaine de Français d’origine tunisienne ou nés en Tunisie ». Au cours de cet entretien au JDD, Eric Besson parlait d’une « quarantaine de personnes venues de Tunisie », dont Claudia Cardinale, le footballeur Hatem Ben Arfa, Michel Boujenah, l'économiste Jean-Paul Fitoussi ou le producteur Tarek Ben Amar. Un grand flou entourait alors le statut de ses invités.

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A l’affiche du dîner donné à une quarantaine de « personnes venues de Tunisie » et représentant « la communauté nationale », l’Italienne Claudia Cardinale

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Eric Besson, semble-t-il, est mal renseigné. Tarek Ben Ammar, l’homme d’affaires proche de Bolloré et Berlusconi, selon cette dépêche, n’est pas que français. Il ne serait même pas français du tout, selon webmanagercenter, qui l’appelle « Tunisien de France » lorsqu’il irrite l’industrie cinématographique française et la ministre Albanel. Sur son site, il se dit d'ailleurs citoyen du monde.

Claudia Cardinale, elle, est toujours aussi italienne.

Au cours de la soirée du lundi 4, Eric Besson a annoncé qu’il ne reconnaissait  « qu’une seule communauté : la communauté nationale ». Dans l'Allemagne des années trente, on disait “Un peuple…”. Sur les six noms qui avaient filtré voici une huitaine de jours, dont cinq officiellement, il y en avait soit un, soit deux qui ne collaient pas à l’intitulé, selon l'interprétation des propos ambigus du ministre.

Le jeune footballeur de l’Olympique de Marseille Hatem Ben Arfa étant né en banlieue parisienne, il correspond à l’intitulé « Français d’origine tunisienne ». En revanche, les deux autres ne sont que « nés en Tunisie » et pas « Français ». Dans ce cas, dans son étrange façon de pratiquer le non moins étrange communautarisme, M. Besson pourrait sans ambages  inviter beaucoup d’étrangers à sa table, pour passer le temps, aux frais du contribuable.

Si, sur les cinq invités considérés comme Français (ou faisant partie de « la communauté nationale ») par Eric Besson et dont il avait divulgué l’identité le week-end précédent deux sont étrangers, on peut se demander comment sont gérés les dossiers relatifs à l’Immigration. Déjà que 59 % des Français rejettent la politique actuelle de la France en ce domaine. Sur cinq noms divulgués, Eric Besson a commis deux erreurs. Par extrapolation, cela représente 40 %. Certes, il s’agit de “chiffres CSA” (chiffres sévèrement approximatifs). Mais, en ce domaine, approximation ne rime pas avec humanité.

Prochainement, sur l’agenda ministériel, le communautarisme continuera, avec deux rendez-vous consacrés aux Français « d’origine vietnamienne », puis malienne.

Fabien Abitbol

Comments

[Rédigé par : b.mode]

Ben Amar est parent avec Yasmine Torjeman du reste, son grand oncle en fait http://www.rap125.com/2009/10/30/une-etudiante-tunisienne-serait-la-nouvelle-compagne-du-ministre-francais-de-limmigration/

[Rédigé par : gode]

Je crois que finalement on tourne en rond, et le fond du problème n'est toujours pas abordé : c'est quoi être français ? Peut-on parler franchement et ouvertement de toute cette vague d'immigration dont une partie n'a pas réussi sont intégration, sans parler d'assimilation ? peut-on aujourd'hui parler de toute cette vague de violence qui nuit à l'équilibre républicain ? Peut-on aborder tous les sujets, notamment les différentes religions sans être grevé de racisme ? Peut-on parler de tout sans tabous ? Est-ce que les différences d'opinions sont tolérées ? Rien de tout cela. Le communautarisme et l'individualisme mettent bien à mal la cohésion nationale. Il n'y a plus d'idéal commun ni de symbole d'union derrière un drapeau, une nationalité, une identité dont l'histoire est importante. Au nom d'idéaux humanistes, peut-on et doit-on balayer les traditions auxquelles nombres sont attachés ? A force de faire des compromis, nous allons perdre notre Âme !